TchaoMegot

Dans une zone artisanale de l’Oise, à quelques kilomètres de Beauvais, une usine discrète avale chaque jour des kilos de mégots. Ce déchet du quotidien, souvent jeté au sol sans réfléchir, est pourtant l’un des plus toxiques au monde. Mais ici, il devient une matière première. À la tête de l’entreprise engagée TchaoMegot, un jeune ingénieur au regard déterminé : Julien Paque. Il a su transformer ce rebut en ressource et sa start-up en véritable unité industrielle qui cartonne.

Une idée née de l’urgence environnementale

TchaoMegot

Tout commence en 2020. À seulement 23 ans, Julien Paque fonde TchaoMegot, dans la commune de Bresles, dans les Hauts-de-France. Son idée est simple : lutter contre la pollution liée aux mégots de cigarette. En France, on en jette plus de 20 milliards par an et un seul mégot peut contaminer jusqu’à 500 litres d’eau.. C’est un fléau invisible, mais aux conséquences bien réelles. Face à cela, Julien décide d’agir.

Ni projet, ni start-up : une vraie entreprise industrielle

TchaoMegot

Dès le départ, il refuse qu’on parle de “projet entrepreneurial”. Il préfère parler d’entreprise industrielle. Car chez TchaoMegot, tout repose sur une vraie technologie. Un procédé de dépollution breveté, sans eau ni solvant, retire les substances toxiques des filtres de cigarette. Ensuite, ces filtres sont transformés en fibres recyclées, utilisées dans l’isolation thermique ou acoustique, ou encore dans le rembourrage de vêtements. Un geste pour la planète, mais aussi une réponse concrète aux enjeux économiques et industriels de demain.

Mais l’ambition de Julien Paque ne s’arrête pas là. Depuis sa création, TchaoMegot a beaucoup grandi. L’entreprise emploie aujourd’hui 32 salariés à temps plein. Elle collecte les mégots dans toute la France, avec l’aide de villes, d’associations et d’entreprises partenaires. Elle installe aussi des cendriers urbains, sensibilise le public et participe à une économie circulaire vertueuse. Les mégots ne sont plus des déchets. Ils deviennent des ressources utiles, transformées localement.

Une reconnaissance nationale

En 2024, cette réussite ne passe pas inaperçue. Le magazine Forbes France classe Julien Paque dans son prestigieux palmarès “30 Under 30”, qui met à l’honneur les jeunes talents de l’économie française. Une belle reconnaissance ! Pourtant, le jeune homme reste humble. “Notre objectif, c’est d’apporter des solutions aux problèmes environnementaux. Rien de plus, rien de moins”, affirme-t-il. Ce qu’il veut, ce n’est pas la gloire : c’est un impact réel.

Une technologie propre et maîtrisée

Sur le plan technique, le processus est rigoureux. Les mégots sont collectés, triés, dépollués, puis transformés. L’isolant obtenu est testé, certifié, conforme aux normes du bâtiment. Il peut être utilisé dans les murs, les cloisons ou les planchers. C’est une solution durable, performante et made in France. Elle répond aux exigences écologiques du XXIe siècle.

Des perspectives ambitieuses

D’ailleurs, l’entreprise ne compte pas s’arrêter là. Elle prévoit de développer de nouvelles gammes de matériaux, d’étendre ses partenariats, et de renforcer son ancrage industriel. L’ambition est claire : faire de TchaoMegot un leader européen du recyclage des mégots. Et pourquoi pas, à terme, inspirer d’autres filières de transformation.

En conclusion, TchaoMegot incarne une réussite industrielle et écologique. Portée par un jeune ingénieur visionnaire, elle montre qu’un simple mégot peut devenir une solution. Grâce à la technologie, au travail collectif et à une volonté farouche de bien faire, cette PME prouve que l’innovation peut servir le bien commun. Dans un monde en quête de sens, ce type d’initiative redonne confiance. Et surtout, elle donne envie de dire : bravo, et surtout… Tchao Mégot.

Découvrez notre reportage sur une autre start-up, Mégo!  qui transforme aussi les mégots de cigarettes mais en mobilier urbain!