La Comex : pionnière de l’exploration sous-marine

Tout commence en 1961. Cette année-là, un homme visionnaire, Henri Germain Delauze, fonde la COMEX. Le nom signifie “Compagnie Maritime d’Expertises”. Son ambition est claire : développer les technologies pour travailler sous la mer. Henri Delauze est un ingénieur et plongeur passionné. Il a travaillé avec Jacques-Yves Cousteau. Très vite, il comprend les limites de la plongée classique. Il veut aller plus loin, plus profond, plus longtemps. Ainsi, il crée une entreprise qui va repousser les frontières. Grâce à la COMEX, la plongée professionnelle entre dans une nouvelle ère.

Les années 1970 marquent un tournant. La COMEX devient un leader mondial de la plongée en saturation. Cette technique permet à des équipes de rester plusieurs jours, voire semaines, à très grande profondeur. Elle construit alors une base à Marseille : le centre hyperbare. C’est un complexe unique au monde. Il permet de simuler des plongées extrêmes, jusqu’à plus de 700 mètres.

En 1977, la COMEX bat un record : une plongée simulée à 701 mètres. Les plongeurs vivent dans une atmosphère contrôlée, à très haute pression. Cette expérience confirme les capacités de la société. Grâce à ces exploits, la COMEX devient incontournable. Elle intervient dans la mer du Nord, le golfe du Mexique, le Moyen-Orient. Partout, on fait appel à ses compétences.

Pour aller toujours plus loin, la COMEX mise sur l’innovation. Elle conçoit de nouveaux équipements de plongée. Elle développe des sous-marins d’intervention. Elle fabrique des robots télécommandés. Elle met aussi au point des mélanges gazeux spéciaux, comme l’hydrox et l’héliox. Ces mélanges permettent aux plongeurs de mieux respirer à grande profondeur. La COMEX travaille aussi sur la décompression. Elle invente des protocoles pour réduire les risques liés à la pression. Ces recherches sont ensuite utilisées dans le monde entier.

Dans les années 1980, la COMEX est au sommet de sa renommée. Elle emploie plus de 1 500 personnes. Elle possède des navires, des bases offshore et un réseau international. Elle collabore avec l’industrie pétrolière, mais aussi avec les armées. La marine française, par exemple, utilise ses services pour la plongée technique.

La NASA et l’Agence spatiale européenne s’intéressent également à son savoir-faire. En effet, les conditions de plongée simulent bien les conditions spatiales. Cela donne lieu à des échanges scientifiques passionnants.

Mais dans les années 1990, le contexte change. L’industrie offshore évolue. Les grandes compagnies pétrolières développent leurs propres moyens techniques. Par ailleurs, les réglementations se durcissent. La plongée humaine à très grande profondeur devient moins fréquente. Les robots prennent le relais.

Pour la COMEX, c’est un défi. L’entreprise doit s’adapter. Elle réduit ses activités dans l’offshore, mais renforce ses pôles technologiques et scientifiques. Henri Delauze quitte la direction, mais reste une figure emblématique. La société entre dans une nouvelle phase.

Au XXIe siècle, la COMEX continue d’innover. Elle se tourne vers la recherche médicale, la simulation extrême, les équipements de sécurité. Elle développe des systèmes pour les plongeurs militaires, les astronautes, les spéléologues. Elle conçoit aussi des outils pour la médecine hyperbare.

Son centre hyperbare reste une référence mondiale. Il accueille des expériences uniques, avec des chercheurs, des médecins, des ingénieurs. L’entreprise participe aussi à des projets européens. Elle collabore avec des universités et des centres de recherche.

Aujourd’hui, la COMEX ne se limite plus à la plongée. Elle intervient dans plusieurs domaines :

• La simulation extrême : pour tester des équipements ou former des experts.
• La médecine hyperbare : pour soigner certaines pathologies liées à la pression.
• L’ingénierie sous-marine : pour inspecter, réparer ou construire en milieu marin.
• La sécurité : pour équiper les plongeurs et techniciens en conditions extrêmes.
• L’exploration scientifique : pour étudier les fonds marins ou les milieux confinés.

Elle possède aussi des moyens de communication avancés. Elle utilise la réalité virtuelle, les capteurs intelligents, les jumeaux numériques.

Depuis sa création, la COMEX est basée à Marseille. Cette ville portuaire a toujours été au cœur de son histoire. Elle y possède ses bâtiments, ses laboratoires, ses bassins d’essai. Mais elle rayonne bien au-delà. Elle travaille avec des clients en Europe, en Asie, en Amérique. Son savoir-faire est mondialement reconnu. Elle entretient aussi un lien fort avec le patrimoine sous-marin. Elle participe à des missions de préservation, d’archéologie et de sensibilisation.

Ce qui caractérise la COMEX, c’est aussi l’humain. Derrière les machines et les technologies, il y a des hommes et des femmes passionnés. Des ingénieurs, des plongeurs, des médecins, des techniciens. Tous ont contribué à faire avancer les connaissances. Tous ont pris des risques, repoussé les limites. Henri Germain Delauze, son fondateur, est resté une figure marquante. Il a raconté ses aventures dans des livres. Il a inspiré des générations de plongeurs.

Aujourd’hui, la COMEX continue d’écrire son histoire. Elle prépare l’avenir avec ambition. Elle forme de nouveaux experts. Elle participe à des projets spatiaux et sous-marins.

Elle explore aussi les liens entre l’espace et les abysses. Car ces deux mondes ont beaucoup en commun : l’hostilité, l’isolement, la technologie.

La COMEX regarde vers demain. Mais elle n’oublie pas son passé. Elle célèbre ses records, ses inventions, ses missions historiques. Elle incarne une certaine idée de la conquête scientifique. Une conquête faite de courage, de rigueur, d’imagination.