Camerone

Chaque année, le 30 avril, la Légion étrangère célèbre un événement majeur : la fête de Camerone. Cet hommage solennel traverse ainsi le temps. Il est devenu “le” symbole absolu de l’esprit de sacrifice, de la fidélité à la mission et de la fraternité d’armes. Mais d’où vient donc cette tradition si forte ? Pourquoi ce jour reste-t-il gravé dans l’histoire militaire française ? Exafrance vous propose ainsi de revenir sur l’origine et l’histoire de cette fête unique dans les armées tricolores!

Camerone

Un combat en terre mexicaine

Camerone

Tout commence en 1863. À cette époque, la France intervient au Mexique. Elle soutient alors l’empereur Maximilien d’Autriche. Son objectif est de lutter contre les troupes républicaines mexicaines. Le 30 avril, une compagnie de la Légion étrangère reçoit une mission : escorter un convoi de fonds. Ce dernier est vital pour l’armée française. À leur tête se trouve le Capitaine Jean Danjou qui commande alors 65 légionnaires et 3 officiers. Mais soudain, près du village de Camerone de Tejada, tout bascule. Les soldats sont alors repérés et rapidement, plus de 2 000 Mexicains les encerclent. Le rapport de force est terrible à 1 contre 29. Pourtant, les légionnaires refusent de fuir et ne veulent pas se rendre.

Une résistance héroïque

Le Capitaine Danjou démontre alors de grande valeur de chef de guerre et ne se laisse pas abattre. Bien qu’il ait perdu une main, il reste un chef respecté. Avec courage, il organise la défense. Ses hommes se retranchent dans une hacienda abandonnée et très vite, les combats éclatent. Les assauts sont violents. Bien que les légionnaires manquent d’eau et de vivres, ils tiennent bon. Même après la mort de leu chef durant l’assaut mexicain, ils continuent de se battre. Les officiers tombent, les uns après les autres. Pourtant, les survivants ne cèdent pas. À la fin, seuls cinq hommes tiennent encore debout. Tous sont grièvement blessés. Mais ils ne veulent pas capituler et négocient. Ils acceptent de déposer les armes seulement si l’on soigne leurs blessés et si l’on respecte leurs morts. Impressionnés, les Mexicains acceptent. Ce geste marque le début d’une légende, celle de la Légion Etrangère, “une et indivisible” comme le dit l’expression de ce corps d’élite.

Camerone

Un mythe est né le 30 avril 1863

Très vite, l’histoire de Camerone devient un symbole. Elle incarne les valeurs de la Légion : loyauté, courage et solidarité jusqu’à la mort. C’est un acte fondateur. Il montre ainsi que la mission passe avant tout. Même au prix de sa vie. Dès lors, la Légion décide de commémorer cet événement chaque 30 avril. Cette journée devient sacrée. Depuis, partout les légionnaires célèbrent Camerone.

Aujourd’hui encore, Camerone reste un moment fort. Chaque année, des anciens légionnaires reviennent. Des familles de soldats assistent aussi aux cérémonies. Des passionnés d’histoire, mais aussi de simples curieux, découvrent alors cette tradition. C’est aussi l’occasion pour la Légion de s’ouvrir au public. Recrutement, démonstrations, expositions : tout est fait pour partager cet héritage. Ainsi, Camerone ne regarde pas seulement le passé. Elle transmet aussi un message aux jeunes générations. Elle rappelle que l’esprit de sacrifice et la fraternité ne sont pas des valeurs d’hier.

Camerone

La main de Danjou : un symbole fort

À Aubagne, le siège de la Légion, la cérémonie est particulièrement solennelle. Le moment clé est la lecture du récit de Camerone. Ce texte retrace le combat. Il cite les noms des héros tombés ce jour-là. Et surtout, il rappelle les valeurs transmises depuis. Ensuite, vient le moment fort : le défilé de la main articulée du capitaine Danjou. Cette main en bois est conservée comme une relique. Elle symbolise l’engagement jusqu’au bout. Elle est portée avec respect et fierté. Puis, les unités de la Légion défilent à leur tour. Elles rendent ainsi hommage aux anciens.

Camerone

Finalement, Camerone ne célèbre pas une victoire. Elle célèbre aussi un idéal. Celui de tenir jusqu’au bout, de ne jamais trahir sa parole ainsi que de rester fidèle à ses compagnons. Dans un monde en changement, cet esprit reste une boussole. Il montre ainsi que des hommes venus de partout peuvent choisir de servir ensemble. Ils peuvent croire en une cause plus grande qu’eux. Chaque 30 avril, dans les cours d’honneur des régiments étrangers, au son des fanfares, Camerone revit. Elle inspire. Elle unit. Et surtout, elle rappelle que l’honneur, parfois, se mesure à la fidélité à sa mission. Vive la Légion étrangère et ses héros venus des quatre coins du monde pour servir la France.

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